Huit raffineries en grève, la pénurie menace dans le Sud-Est

Publié le par sullilaeti

La conjonction de la grève des terminaux pétroliers du port de Marseille, entrée dans son 16e jour, et de celle suivie mardi par huit des 12 raffineries françaises contre la réforme des retraites accentue la menace d'une pénurie de carburant dans le sud-est de la France.

Mardi, 56 pétroliers étaient bloqués à Fos-Lavera ou Marseille, dont 37 transportant du pétrole brut ou des produits raffinés, a annoncé le port de Marseille.

Aucune avancée sur le dossier de la pénibilité au travail, au coeur des revendications dans le port de Marseille, n'a été observée mais les discussions se poursuivent avec les syndicats, a précisé une porte-parole du port.

L'Union française des industries pétrolière (Ufip) a réaffirmé lundi que la grève dans le port de Marseille pourrait entraîner des ruptures d'approvisionnement dans les stations-services en France d'ici une à deux semaines.

L'Ufip n'a cependant pas précisé à combien serait ramené ce délai en cas de grève de plusieurs jours dans les raffineries.

Selon les syndicats, la menace d'une pénurie est réelle.

"La pénurie de carburant est bien à l'ordre du jour dans un très proche avenir, contrairement au propos de l'Ufip et du gouvernement", dit ainsi dans un communiqué la coordination des syndicats CGT du groupe Total.

Les salariés de huit des douze raffineries françaises sont en grève en raison d'un mouvement national contre la réforme des retraites, bloquant les expéditions de produits raffinés à la sortie de la plupart des usines, ont annoncé des représentants des syndicats.

Dans les Bouches-du-Rhône, la raffinerie Total de La Mède a déjà entamé dimanche les opérations d'arrêt d'une des unités du site faute de brut, tandis que les arrêts à la raffinerie de l'Etang de Berre de LyondellBasell devraient débuter mercredi, selon les syndicats.

DÉBIT MINIMUM

Certaines raffineries fonctionnent au débit minimum. Dans celle de Donges, en Loire-Atlantique, deuxième raffinerie Total en France, les salariés ont entamé des procédures d'arrêt, a-t-on appris auprès de Total.

Les raffineries de Total à Feyzin, dans le Rhône, et d'Exxon Mobil, à Port-Jerôme (Seine-Maritime), ne sont, elles, pas en grève.

À Reichstett près de Strasbourg, les salariés de la raffinerie de Petroplus devaient observer "par solidarité" un arrêt de travail d'une heure dans la journée. Les salariés de la cette raffinerie, qui doit être vendue ou fermée par Petroplus, ne possèdent, selon la CFDT, "pas beaucoup de marges de manoeuvre pour des actions de longue durée".

Sur le site de celle de l'Etang de Berre de LyondellBassel, les salariés ne sont pas en grève mais certains ont décidé de bloquer le dépôt pétrolier de la Grande Bastide, à côté de Berre, le deuxième plus gros dépôt du département, selon la CFDT.

Les salariés des quelque 160 dépôts pétroliers répartis sur l'ensemble du territoire ne se sont cependant pas mobilisés au niveau national, ont dit plusieurs responsables syndicaux.

En cas de difficultés prolongées, la France pourrait s'approvisionner auprès des stocks stratégiques à la demande du gouvernement et après accord de l'Agence internationale de l'Energie.

Ces stocks représentent trois mois de consommation et sont composés à environ 60% de produits raffinés et 40% de brut. Ils ont été utilisés pour la dernière fois en 2005 pour faire face à la désorganisation des circuits d'approvisionnement des pays de l'OCDE après le passage de l'ouragan Katrina aux Etats-Unis.

L'utilisation de ces stocks n'a pour l'instant été évoquée ni par le gouvernement, ni par l'Ufip.

Source: Reuters

Publié dans Actualité

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